L'EVEIL DE LA FORET
La forêt s'est armée pour vaincre la froidure
Repliée sous les arbres qui protègent ses flancs,
Sa mousse épaissie par les flocons impurs,
Ses fougères suintant du dégel naissant,
Ses chemins endurcis où la terre craquèle,
Ses bosquets frissonnants, par le vent envahis,
Sa bruyère empourprée et le houx qui s'y mêle,
Ses feuilles putréfiées à l'odeur de moisi.
Dans le creux du tronc noir, fait de terreau crépi,
L'écureuil est blotti, couché sur son butin
De noisettes et de glands dont il a fait son lit,
Pour survivre en attente de matins plus sereins.
Les rayons qui naîtront d'un soleil laiteux
De début de printemps encore embué d'eau,
Obliquant sous les bois, feront couver le feu
Qui viendra ranimer bêtes et végétaux.
Martine Cabanero