L'EVEIL DE LA FORET

  1.  

La forêt s'est armée pour vaincre la froidure

Repliée sous les arbres qui protègent ses flancs,

Sa mousse épaissie par les flocons impurs,

Ses fougères suintant du dégel naissant,

 

Ses chemins endurcis où la terre craquèle,

Ses bosquets frissonnants, par le vent envahis,

Sa bruyère empourprée et le houx qui s'y mêle,

Ses feuilles putréfiées à l'odeur de moisi.

 

Dans le creux du tronc noir, fait de terreau crépi,

L'écureuil est blotti, couché sur son butin

De noisettes et de glands dont il a fait son lit,

Pour survivre en attente de matins plus sereins.

 

Les rayons qui naîtront d'un soleil laiteux

De début de printemps encore embué d'eau,

Obliquant sous les bois, feront couver le feu

Qui viendra ranimer bêtes et végétaux.

Martine Cabanero

 

 

 

 

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