LA PLAGE OUBLIEE
Les digues à claire-voie qui grincent en frottant
Sur les coques alourdies des bateaux de pêcheurs
S'enfoncent dans la mer et ses flots déferlants,
Refuges des émeus et cormorans rieurs.
La marée qui descent, découvre un sable fin
Où nos pas imprimés sont visibles un instant,
Une plage de satin, nichée sous les bastins,
Criblée de coquillages et ridée par le vent.
Aussitôt recouverte d'une écume jaunie,
Puis vite disparue sous les vagues émeraudes,
La mer reprend son droit sur la plage engloutie,
Sans pitié pour la grève que ses rouleaux taraudent.
Les bateaux, un à un, vont quitter leur cocon,
En parsemant les crêtes de silhouettes repeintes
Et, rêvant de filets débordants de poissons,
Les marins braveront la houle et son étreinte.
Martine Cabanero